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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 14:21

                                                                               Georg Elser

                                          (Hermaringen, 4 janvier 1903 – Dachau, 9 avril 1945)

                                                         Photo : Mémorial Georg Elser à Königsbronn

 

COMMÉMORATION DE LA PREMIÈRE TENTATIVE D'ATTENTAT CONTRE HITLER

 

Le 8 novembre 1939 à 21h20 explose une bombe à la Bürgerbräukeller de Munich. C'est dans cette brasserie populaire qu'entouré de ses plus proches collaborateurs, Adolf Hitler vient chaque année à la même date réactiver le souvenir de son putsch raté de 1923.

 

Hélas, le Reichsführer, parti onze minutes plus tôt que prévu, échappa à l’attentat commis. Comment ne pas imaginer que cet acte pathétique d'un simple ouvrier ébéniste et anti-nazi, Georg Elser, aurait peut-être pu éviter les dizaines de millions de morts de la Seconde guerre mondiale s'il avait réussi ?

 

Georg Elser paiera cette tentative avortée par sa déportation à Sachsenhausen, puis à Dachau, où il sera exécuté sur le commandement personnel d'Hitler le 9 avril 1945.

 

L'acte bouleversant de cet homme isolé sera néanmoins, tout au long de l'existence de la R.F.A., un sujet de discorde au sein de la population allemande, les nostalgiques du III. Reich ainsi que les cercles les plus conservateurs lui reprochant sa "trahison".

 

Il faudra attendre la résurgence des vieux démons nationalistes qui se manifestent de nos jours presque partout en Europe - et malheureusement aussi en Allemagne - pour que l'ensemble des forces démocratiques de ce pays s'accordent enfin à considérer comme étant héroïque l'acte que Georg Elser avait alors commis.

 

L'article de presse ci-après est un vibrant hommage rendu à cet homme d'exception.

 

La rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT

 

 Voir une vidéo qui retrace l'acte héroïque de Georg Elser :

https://youtu.be/YbXMw_qmZJc

                          La Bürgerbräukeller de Munich après l'attentat. Photo : Bundesarchiv München

 

 

" Je préfère être abattu plutôt que de faire le moindre pas pour les nazis "

      aurait dit Georg Elser avant de tenter d'assassiner Hitler il y a 80 ans.

  Où a-t-il trouvé le courage d'oser essayer ?
 

                                             Par Johannes Tuchel *

                                                  Extrait de l'hebdomadaire Die Zeit

                                                                   N° 45/2019

                                     Traduit pour HENDAYENVIRONNEMENT par Sirius

 

 

Des rumeurs se répandirent rapidement au sujet du crime : aurait-il vraiment pu être commis par un seul individu ? Cet homme a-t-il vraiment, sans aucune aide, caché l'engin explosif dans une colonne creuse du Bürgerbräukeller à Munich ? Le 8 novembre 1939, la charge explosa à 21 h 20, 13 minutes trop tard. Adolf Hitler et la direction du parti national-socialiste avaient déjà quitté la salle dans laquelle les "anciens combattants" du NSDAP célébraient, comme chaque année, leur tentative de coup d’État infructueux de 1923. Huit personnes, dont une serveuse, périrent des suites de l'explosion et plusieurs autres furent blessées.
 

Tandis que la propagande national-socialiste blâmait les services secrets britanniques, les opposants allemands au régime soupçonnaient au contraire les nazis eux-mêmes de créer une atmosphère favorable à Hitler, que la "providence" avait protégé.
 

Mais, comme l'avouera Georg Elser après son arrestation à la frontière suisse : le crime avait été commis de son seul fait et sous sa propre responsabilité. Lui, Georg Elser, charpentier, avait très tôt supposé qu'Hitler et la hiérarchie national-socialiste préparaient une guerre.

 

Hormis l'attentat mené par Claus Schenk Graf von Stauffenberg le 20 juillet 1944, ce fut le seul acte qui mit directement en danger la vie du dictateur. Néanmoins, de nombreuses années s'écoulèrent avant qu'Elser soit reconnu être un opposant au régime. Les vieilles rumeurs telles celle d'être couramment dénommé « simple charpentier » véhiculaient bien du dédain à son encontre.
 

La seule photo d'Elser à avoir pendant longtemps été publiée fut celle provenant de la Gestapo qui montrait un prisonnier soupçonné d'avoir agi pour des motifs douteux. Le chancelier fédéral Helmut Kohl (CDU) évoqua pour la première fois Georg Elser en public lors d'un discours prononcé le 20 juillet 1984 au Mémorial de la Résistance allemande à Berlin. En l'actuel mois de novembre 2019, ce sera au tour de Frank-Walter Steinmeier, président fédéral, d'être le premier personnage de ce rang à visiter le Mémorial Georg Elser à Königsbronn, ville natale de Georg Elser, depuis son ouverture en 1998.
 

L'action solitaire de Georg Elser reste encore de nos jours un défi : il a vu ce que tout Allemand aurait pu voir et en a tiré une conclusion radicale, tandis que la grande majorité de ses compatriotes accepta de suivre sans contradiction les commandements nazis. Comment se fait-il qu'il ait vu et chercha à voir ce que les autres faisaient mine d'ignorer ? D'où cet homme a-t-il eu le courage d'éliminer des tyrans ? 80 ans après l'attentat de Munich, les recherches menées montrent à quel point les réponses à ces questionnements sont claires et révélatrices.
 

Le sens de la justice de Georg Elser était aussi rigoureux que sa façon de travailler.
 

Georg Elser naquit le 4 janvier 1903 à Hermaringen, localité située à proximité de Königsbronn, dans le Wurtemberg, où la famille déménagea peu après sa naissance pour y vivre dans des conditions difficiles. Son père, Ludwig Elser, né en 1872, est issu d'une famille d'agriculteurs et a 18 frères et sœurs. La mère de Georg, Maria Müller, née en 1879, est une enfant illégitime qui a été abandonnée par sa mère immédiatement après sa naissance. Jusqu'à son mariage avec Ludwig Elser, elle travaillait à la ferme paternelle. Johann Georg a alors déjà dix mois. Les naissances prénuptiales n'étaient pas rares à l'époque. Beaucoup de couples n'ont tout simplement pas l'argent pour le mariage et la fondation d'un foyer.
 

Georg Elser eut au fil des ans cinq frères et sœurs. Toutefois le mariage de ses parents fut extrêmement malheureux et sa jeunesse dure, souvent sans joie. Il en parle en 1939 lors des interrogatoires de la Gestapo, qui restent toujours la source la plus importante des renseignements retraçant sa vie. "Mon père, raconte-t-il, n'était pas très actif dans l'agriculture, il a d'abord travaillé le bois puis ensuite commencé son propre commerce avec celui-ci. Le fardeau principal de l'agriculture reposait sur ma mère. Mes frères et sœurs et moi avons dû l'aider très tôt dans l'écurie, sur le terrain et à la maison. En tant qu'aîné, j'ai toujours été la servant de mes frères et sœurs plus jeunes".
 

Ludwig Elser est souvent malade et la famille appauvrie. Mais ce sont surtout l'alcoolisme et la violence de ce père qui minent la famille.
 

La jeunesse de Georg Elser. Lui-même ne fumera pas et ne boira pas plus tard. En 1910, la mère se sépara de son mari pour une courte période, mais retournera rapidement vers lui. La même année, Elser commence l'école à Königsbronn. Une photo de classe montre la pauvreté des élèves : la plupart d'entre eux sont pieds nus ; Elser peut être vu dans l'une des rangées du fond. En 1917, troisième année de la Première Guerre mondiale, il termine l'école à l'âge de 14 ans.

 

Pendant six mois, il aida ensuite son père dans le commerce du bois et sa mère dans l'agriculture, jusqu'à ce qu'il entame un apprentissage comme tourneur sur métaux à l'usine sidérurgique de Königsbronn, en automne 1917. Mais son travail paraît surcharger sa santé, puisqu'il abandonne sa formation en 1919 et apprend la menuiserie. Il aimait particulièrement fabriquer des meubles. Au printemps 1922, il passa son examen de compagnon à l'école professionnelle de Heidenheim, selon ses propres dires.
 

Les années suivantes ont été pour Elser formatrices à bien des égards. Il devient membre de la Confrérie des travailleurs du bois. En 1928/29, il rejoint l'organisation militante antifasciste du KPD (Parti communiste allemand) dénommée Roter Frontkâmpferbund (Union des combattants du Front rouge), apparemment sans s'impliquer fortement dans ces deux organisations. Selon sa propre déclaration, il choisit le KPD comme "Parti des travailleurs". Mais c'est avant tout son métier qui le passionne.
 

Ses contemporains le décrivent comme un charpentier très consciencieux. Il examine sans relâche ce qu'il a créé. Lorsqu'il livre un lit d'enfant à un ami, il ne s'arrête pas là, mais l'inspecte encore une fois, oui, il vient même le lendemain pour un autre examen. Il est fier de son métier.
 

Au début de 1923, il se fait engager dans une usine de meubles à Aalen, où il produit des meubles de cuisine et des meubles de chambre à coucher. Cependant, en raison de l'hyperinflation qui sévit alors, il fut contraint d'abandonner son emploi à l'automne 1923 et retourne chez ses parents pour un certain temps.
 

Son sens de la justice étant aussi méticuleux que le soin donné à son travail, il s'assure être toujours adéquatement rémunéré. Dans sa vie professionnelle comme privée, il attache également à porter une grande importance à l'indépendance. Il ne se laisse pas mettre sous pression et prend ses propres décisions, qui ne sont pas toujours acceptées par les autres. Georg Elser est considéré comme une personne souvent silencieuse mais sociable. Depuis l'école, il joue de la flûte, puis de l'accordéon, et plus tard, à Constance, il apprend à jouer de la cithare.

 

Au début de 1925, il quitte Königsbronn, dans la tradition des compagnons menuisiers itinérants, ce qui lui permet de se libérer de sa situation familiale compliquée. Au cours des sept années suivantes, il travaille autour du lac de Constance, à Manzell, Constance, Bottighofen et Meersburg. Il tient maintenant fermement son destin entre ses propres mains, un homme libre et indépendant. En 1928, il rencontre la couturière Mathilde Niedermann et, deux ans plus tard, le fils unique d'Elser, Manfred, naît. Cependant, le partenariat s'effondre peu de temps après la naissance ; Elser ne veut pas se marier, mais rester sans attaches. Mathilde Niedermann doit alors élever seule son enfant.
 

A la maison, la mère d'Elser souffre de plus en plus de "l'alcool éternel" de son mari. Au printemps 1932, elle prie son fils de revenir à Königsbronn. Le temps de la liberté et de l'errance est terminé. Georg Elser aide à nouveau maman et papa.


Cependant, il a également installé un petit atelier de menuiserie dans la maison de ses parents, où il fabrique des meubles, principalement sur commande des habitants de Königsbronn, ce qui lui rapporte un peu d'argent. Son père, par contre, est très endetté. En 1935, il dut vendre sa maison et son terrain. En 1938, des différences surgissent entre Georg Elser et le reste de la famille au sujet de l'achat d'une nouvelle maison. Il déménage à Heidenheim en mai 1939 et ne reprend pas contact avec ses parents.


C'est à cette époque que Georg Elser décide d'assassiner Hitler. La décision a probablement été prise à l'automne 1938 et sera planifiée pour être mise en œuvre le 8 novembre 1939.
 

Dès le début, Elser a rejeté le national-socialisme. Il est et reste un individualiste. L'ascension sociale que pouvait apporter l'adhésion aux chemises brunes ne l'attirait aucunement et il refusait constamment le salut d'Hitler. Son frère raconte que Georg Elser quittait la maison lorsque les discours du Führer étaient retransmis à la radio. La petite amie d'Elser, Elsa Härlen, se souvient plus tard de sa réaction à une "collecte de fonds" nationale-socialiste : "Soit vous êtes pour et donnez quelque chose, soit vous êtes contre, alors vous ne donnez rien", aurait-il déclaré. Un ami rapporte les propos d' Elser en ces termes : "Je préfère être abattu plutôt que de faire un pas pour les nazis ".
 

« La situation des travailleurs s'était détériorée après 1933 », dit Georg Elser lors d'un interrogatoire de la gestapo.


Trois motifs décisifs vont mener Elser à rejoindre la résistance.

 

Il se retourne d'abord contre le régime parce qu'il veut être libre. Pour lui, la liberté ne signifie pas seulement l'indépendance personnelle, l'absence de coercition dans la vie privée ou au travail : en tant qu'homme contemporain politiquement engagé, il se réfère aux droits politiques et sociaux fondamentaux garantis depuis 1919 par la Constitution de Weimar et ont été largement abolis par les nationaux-socialistes.


En 1939, Elser évoque ouvertement devant la Gestapo : " De plus, à mon avis, la classe ouvrière subit une certaine pression depuis la " révolution nationale" (comprendre : nationalisme pangermaniste hitlérien ndlr). Le travailleur, par exemple, ne peut plus changer d'emploi comme il le veut, il n'est plus maître de ses enfants que par l'intermédiaire des Hitlerjugend (jeunesses hitlériennes), et n'est également plus aussi libre sur le plan religieux. Je pense ici en particulier aux activités des chrétiens allemands". Les restrictions à la liberté personnelle, à la liberté d'enseignement et à la liberté de croyance peuvent difficilement être exprimées plus clairement, même si l'évocation de la prise du pouvoir par les nazis et reprise sous le terme "révolution nationale" découle vraisemblablement d'un lissage de la déclaration d'Elser dans ce procès-verbal.
 

La deuxième motivation réside dans le sens subtil qu'à d'Elser de la justice. S'il se voit personnellement traité injustement, il réagit parfois de façon brutale. Sa réaction à l'injustice sociale n'en est pas moins claire. Lors de l'interrogatoire de 1939, il ne mâche pas ses mots : " À mon avis, les conditions de travail des ouvriers (...) se sont détériorées à divers égards. Par exemple, j'ai remarqué que les salaires sont devenus plus bas et les déductions plus élevées. Alors qu'en 1929, je gagnais en moyenne 50 RM (Reichsmark) par semaine à l'usine horlogère de Constance, les déductions pour les impôts, l'assurance maladie, les allocations de chômage et les timbres d'invalidité n'étaient alors que de 5 RM environ. Aujourd'hui, les déductions sont déjà tout aussi élevées avec un revenu hebdomadaire de 25,- RM. Le salaire horaire d'un charpentier s'élevait à un Reichsmark en 1929, aujourd'hui un salaire horaire de seulement 68 Pfg (Pfennig/centime) est payé."
 

Aucune personne apolitique ne parle ainsi. Elser reconnaît clairement l'hypocrisie et le manque de liberté qui prévalent, et il ne veut pas l'accepter. Il se distingue ainsi sans compromis de la "communauté nationale" qui fédéra le national-socialiste. Apparemment, des propos de ce genre devaient encore pouvoir être exprimés dans un cadre villageois dominé par l'entre-soi.
 

Elser présage que la guerre viendra si Hitler reste au pouvoir

Son motif le plus important, cependant, est autre : la prévention de la guerre. En automne 1939, il expliquera à la Gestapo qu'il savait "que l'accord de Munich ne s'arrêtait pas là, que l'Allemagne imposerait d'autres exigences à d'autres pays, en intégrerait d'autres, et donc que la guerre était inévitable". Il en était venu à la conclusion que " les conditions en Allemagne ne pouvaient être changées qu'en éliminant l'actuel pouvoir. Sous le mot pouvoir j'entends les "Obersten" (supérieurs), c'est à dire Hitler, Göring et Goebbels. Par mes réflexions, j'en suis venu à la conviction qu'en éliminant ces trois hommes, d'autres viendraient au gouvernement qui n'imposeraient aucune exigence inacceptable aux pays étrangers, qui ne chercheraient à envahir aucun pays et assureraient une amélioration des conditions sociales de la classe ouvrière. "
 

C'est certainement ce que d'autres pensent également à l'époque. Ce qui distingue Georg Elser, c'est qu'il agit comme il l'a planifié et avec la précision qu'il applique habituellement dans l'exercice de sa profession.
 

Il est parfaitement clair pour lui qu'il ne mettra pas fin à la domination nationale-socialiste par son attaque : "J'étais convaincu que le national-socialisme avait le pouvoir entre ses mains et qu'il ne le rendrait pas. J'étais simplement d'avis que l'élimination des trois hommes indiqués conduirait à une modération des objectifs politiques." Cette déclaration, bien qu'elle ait été faite rétrospectivement, est fort claire, et la plupart des historiens seraient probablement d'accord avec elle aujourd'hui : Une tentative d'assassinat réussie en novembre 1939 n'aurait pas mis un terme brutal au national-socialisme. Un régime national-socialiste sans Hitler aurait cependant été différent.
 

Au fil des décennies, de nombreux propos diffamatoires ont été proférés à l'encontre de l'homme de Königsbronn ; les uns ou les autres résonnent encore aujourd'hui.


Le charpentier Georg Elser était-il un terroriste ? Non, parce que son action était dirigée contre Hitler, un criminel au pouvoir, qui s'appuyait sur une clique d'hommes de pouvoir.
 

Georg Elser était-il un lâche qui s'est enfui après sa tentative d'assassinat ? Non, lorsqu'il a tenté de franchir la frontière, et il avait avec lui des objets qui auraient pu prouver sa culpabilité si un innocent avait été arrêté. Elser a soutenu son crime ; les archives de son interrogatoire par la Gestapo le prouvent de manière impressionnante. D'ailleurs, il se distinguait de la majorité des partisans national-socialistes qui, après 1945, affirmèrent à maintes reprises n'avoir fait que suivre des ordres.
 

Après plus de cinq ans d'isolement complet dans les bâtiments cellulaires des camps de concentration de Sachsenhausen et Dachau, Georg Elser fut abattu sur ordre personnel d'Hitler le 9 avril 1945. Son attaque avait été dirigée contre le régime nazi, qu'il reconnaissait comme un État de non-droit, alors que la société allemande soutint le régime hitlérien, le défendant parfois jusqu'à sa plus amère finalité. Néanmoins, certaines personnes peuvent avoir de nos jours - ou éprouvent encore aujourd'hui - du mal à compter Elser parmi les rares personnes courageuses qui se sont révélées être les vrais patriotes par leurs actions contre le régime nazi. Le fait que le président fédéral Frank-Walter Steinmeier visitera le lieu de naissance d'Elser et le site commémoratif de Königsbronn à l'occasion du 80e anniversaire de cet acte est plus qu'un simple hommage à un homme qui s'est trop longtemps vu refuser cette reconnaissance.

 


* Johannes Tuchel est politologue. Il dirige le Centre commémoratif de la Résistance allemande à Berlin.

 

 

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