Une partie du grandiose panorama d'Hendaye, observé à partir de la colline d'Ouristy . Photo : Club Ouristy
HABITAT & ÉCONOMIE
Un encart publicitaire paru dans le Sud Ouest du 12 novembre dernier nous annonçait que le Club Ouristy, centre de vacances mis depuis le milieu des années 50 à la disposition de la Ligue de l'enseignement de la Dordogne par le Conseil Général de ce département, est mis en vente pour un peu plus de 2 millions d'euros (voir l'annonce ci-dessus).
L'immense terrain de 3 hectares qui englobe ce centre de plein air situé au cœur de la ville d'Hendaye et à proximité de sa grande plage aura accueilli pendant des décennies des générations d'enfants, d'adolescents, mais aussi de familles qui n'auraient bien souvent pu passer des vacances à la mer si ce camp n'avait existé. Que va désormais devenir ce splendide terrain joliment boisé qui est situé au sommet de la plus centrale et la mieux préservée des collines d'Hendaye, et à partir de laquelle on surplombe l'infinité de l'océan ainsi que la splendeur de la Baie de Txingudi ?
On sait que des promoteurs immobiliers et bailleurs privés à l'insatiable appétit de profits sont à l'affût des rares grands terrains encore disponibles sur notre ville. Ils souhaitent pouvoir "investir" ce lieu en espérant bénéficier d'une toujours possible passivité de nos élus, ce qui faciliterait bien entendu grandement la réitération de leurs exploits spéculatifs du milieu des années 2000 qui n'amenèrent qu'une marée de béton et une mise à mal de la mixité sociale sur Hendaye.
Malgré cela, trop de nos élus et candidats aux prochaines municipales semblent ne pas être préoccupés par le bétonnage et les prix honteusement surévalués de l'immobilier et du foncier sur Hendaye et sa région, alors qu'ils pourraient contrer avec énergie les dérapages de ces prix qui déséquilibrent fortement nos budgets familiaux et nos comptes sociaux en préemptant ce terrain d'Ouristy. Cela permettrait de constituer une réserve foncière qui servirait ensuite à proposer des logements à loyers modérés aux plus démunis d'entre nous.
On sait que notre pays est désormais parvenu au bord du gouffre économique pour avoir pendant des décennies trop consacré de moyens financiers à alimenter le seul marché spéculatif de l'habitat - autre forme du capitalisme de rente (1) - et avoir quasi délaissé l'économie productive. Le résultat de ce choix se fait désormais ressentir sous la forme d'une économie offrant le spectacle d'un pays engagé sur la voie du déclin, ainsi que les deux textes ci-dessous l'illustrent fort bien.
(1) Voir : http://www.recherches-internationales.fr/RI84_pdf/RI84_Henni.pdf
La Rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT
PETIT TOUR D'HORIZON SUR LE MONDE DES PROPRIÉTAIRES-BAILLEURS . . .
" Cadre du privé ou du public, profession libérale, parfois à la retraite, très souvent en couple, le «bailleur 2010» bénéficie d’une situation sociale solide qui lui a permis de conserver son patrimoine immobilier en dépit d’un contexte économique difficile. Généralement, il achète un ou plusieurs biens immobiliers, souvent en nom propre, en s’appuyant fortement sur le crédit, et paie ses mensualités en louant le(s) logement(s), avec la volonté de se constituer un patrimoine et d’obtenir un complément de revenu. Soucieux de conserver ses logements en bon état, il réalise des travaux régulièrement.
Sauf s’il a besoin d’argent, il souhaite conserver ses biens loués sur le long terme, en dépit d’une rentabilité qu’il juge parfois plus faible. Il loue souvent «vide», parfois «meublé» pour bénéficier des avantages fiscaux. Il recherche un locataire dont la stabilité des revenus lui assurera la constance des paiements : un salarié du public, en couple, lui conviendrait parfaitement. Louer en colocation, avec un loyer garanti par plusieurs locataires, pourrait également le satisfaire s’il dispose d’un logement suffisamment spacieux.
Les litiges entre le bailleur et le locataire concernent essentiellement des impayés de loyer, qu’ils règlent bien souvent à l’amiable. Néanmoins, pour se protéger le bailleur a de plus en plus recours à l’assurance loyers impayés, quand il ne la trouve pas trop chère ou restrictive.
De l’État, le bailleur attend surtout un allégement de la fiscalité et une plus grande souplesse en cas de défaillance du locataire. Il respecte les nouvelles règles imposées, notamment en matière de diagnostics, même s’il doute parfois de leur intérêt."
(Conclusions d'une enquête menée du 11 octobre au 11 novembre 2010 par PAP fr. auprès d'un panel de 4 146 propriétaires-bailleurs.)
. . . ET CELUI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE ACTUELLE.
Selon une étude publiée par l'OCDE et rapportée par le quotidien économique "Les Échos" du 21 novembre 2013, la France serait le seul pays parmi les 34 membres de cette organisation à ne pas avoir connu de baisse significative des prix de l'immobilier alors qu'elle a pourtant une économie manifestement en déclin. Les prix immobiliers français - qui ont progressé de 70% depuis 2003 - seraient actuellement surévalués d'au moins 30% selon des sources fournies par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface).