" À ce rythme, Entrepuentes devrait être achevé vers ... 2100 ! "
écrivait prophétiquement un pertinent analyste local le 11.12.2008
HENDAYE-Centre : le chantier "ZUBIETAN", alias "ENTREPUENTES", photographié ci-dessus le 4 mars 2006. Ce chantier entre dans sa dixième année d'existence, puisque le "premier coup de marteau" a été donné plus tôt que mentionné dans l'article d'une double page publié le 29 avril 2015 dans le quotidien SUD OUEST ( * ). Photo : Sirius
(*) Nous apprenons dans ce même article du SUD OUEST que le groupe immobilier Kaufman & Broad, filiale de la Financière Gaillon, s'engage, si la situation économique future devait lui permettre de tenir promesse, à reprendre en main la propriété de la dalle de béton qui permettra d'édifier un mix constitué de résidences de tourisme, de "résidences services seniors", ainsi que d' habitations locatives.
Espérons que cette énième annonce ne se révélera pas être tout aussi vaine que les précédentes, compte tenu de ce que rapportait le site http://www.boursier.com/actions/actualites/news/kaufman-et-broad-la-dette-de-financiere-gaillon-notee-b-571190.html le 20/03/2014 : " Standard & Poor's a assigné la notation crédit préliminaire "B" à la Financière Gaillon 8, holding de Kaufman et Broad, pour une perspective "stable". Cette même note a été conférée au contrat de crédit senior de 370 millions d'euros qui sert à refinancer la dette, annoncé hier. La note de recouvrement de ce crédit est de "4", soit une probabilité moyenne de récupération des fonds (30 à 50%) en cas de défaut. La notation finale sera fonction de l'analyse de la documentation de l'opération. Cette note préliminaire, située en catégorie spéculative à 5 crans en-deçà de la catégorie d'investissement, reflète un modèle économique sain mais un profil de risque financier "très endetté".
QU'ATTENDRE DU CHANTIER À L'ABANDON ?
Initialement considéré comme devant être le plus important projet concocté sur le centre d'Hendaye depuis la percée historique de la travée qui amena le chemin de fer sur notre notre ville en 1864, le chantier "ENTREPUENTES", rebaptisé "ZUBIETAN" pour mieux faire oublier la succession de déboires techniques et commerciaux qui entravèrent l'avancement des travaux depuis son lancement début 2006, est désormais à l'arrêt pour n'avoir su éveiller l'engouement d'acquéreurs qui ne voient pas très bien l'intérêt qu'ils auraient à venir habiter dans des appartements coûteux situés au-dessus de voies ferrées.
Nous rapportions dans notre rubrique "URBANISME"a été confronté depuis 2006, et qui conduisirent finalement à sa paralysie actuelle. Le non-aboutissement de ce projet est d'autant plus inopportun que plus dedemande de logements à loyers modérés qui ne cesse d'augmenter sur Hendaye du fait du niveau élevé des loyers du secteur privé et de la forte accentuation des chiffres du chômage.
Faudra-t-il devoir supporter la vue de cette monumentale dalle de béton hérissée de dizaines d'embases de piliers pendant une ou plusieurs décennies de plus avant d'assister à une relance des constructions restées en souffrance ? Une réunion publique d'information s'est bien tenue en juillet 2012 la poursuite et la transformation de cette ébauche de construction en un complexe de résidences privées qui devait accueillir des retraités aisés dès le courant du premier semestre 2014. Or, cette annonce, pourtant optimistement relayée par la presse régionale, n'a été suivie d'aucun effet. Le groupe d'investissement immobilier " Les Villages d'or " qui souhaitait porter ce nouveau projet de concert avec la société de BTP Altuna y Uria, toujours propriétaire de la dalle, semble désormais être plutôt attentiste,du fait de la situation économique difficile dans laquelle notre notre pays se trouve et qui laisse présager qu'une rectification majeure des prix immobiliers va tôt ou tard se produire.
Suffit-il donc de placidement croiser les bras tout en implorant vainement les cieux pour permettre un redémarrage de ce chantier ? Ou bien est-il devenu indispensable de faire usage de la réglementation existante afin d'espérer pouvoir sortir de l'actuelle impasse ? C'est à ces interrogations qui relèvent avant tout de l'intérêt général que nous allons ci-après essayer de fournir des éléments de réponse.
HENDAYE-Centre : L'autre partie du chantier est également à l'arrêt depuis plusieurs années. Photo : Sirius
ESQUISSE D'UNE VOIE D'ISSUE
METTRE FIN À UNE QUASI -DÉCENNIE D'INFRUCTUEUSE ATTENTE ...
On se souvient que la construction du complexe d'habitations "ENTREPUENTES", initiée par un promoteur venu d'outre-Bidassoa qui cumula les erreurs en tous genres, fût malencontreusement lancée alors que la débâcle immobilière faisait déjà partout débat dans l'Espagne du début 2006. Ce contexte défavorable ne pouvait alors que laisser présager un enlisement financier de ce projet qui était avant tout destiné à satisfaire la demande d'une clientèle d'acheteurs venue d'ailleurs.
Les divers déboires techniques et financiers qu'à connu ce chantier irritèrent non seulement les riverains qui subirent nombre de dommages matériels, mais éveillèrentt également une grande déception parmi ceux nos concitoyens qui peinent à se loger du fait du niveau élevé des loyers sur Hendaye. Ces mal logés attendaient en effet qu'un peu plus d'une cinquantaine des quelques 386 logements qui devaient être initialement construits sur cette dalle soient mis à la disposition de bailleurs sociaux, ainsi que le prévoyait le contrat d'urbanisme conclu avec l'équipe municipale de l'époque, ce qui aurait permis de soulager autant de familles à bas revenus.
C'est dans le but de répondre à l'impérieuse nécessité d'offrir suffisamment de logements à prix abordables à nos jeunes ainsi qu'aux familles disposant de peu de moyens que nos élus doivent, si possible de concert avec l'Office départemental des HLM, manifester clairement leur volonté de poursuivre la construction de logements sociaux sur cette dalle du centre-ville. Ils peuvent d'autant moins se défiler devant la nécessité d'agir, qu'il n'y a aucune indulgence à montrer envers une société de promotion immobilière qui a stoppé ce chantier au seul prétexte que la crise économique qui sévit de puis 2008 ne lui permet plus de soutirer de cette réalisation les profits initialement escomptés.
... EN OSANT FAIRE USAGE DE LA RÉGLEMENTATION EXISTANTE
Sortir de l'actuel attentisme est donc devenu une impérieure nécessité qui exigera de la détermination de la part de nos élus. Il n'existe en effet pas de multiples façons de poursuivre la construction de l'ensemble des bâtiments initiallement prévus sans devoir être contraint de faire usage de l'arsenal réglementaire en matière d'urbanisme, ou alors d'exiger du propriétaire de la dalle qu'il cède cette dernière.
Il est à ce sujet utile de rappeler que si l'article R-424-17 du Code de l'urbanisme prècise que le titulaire du permis est protégé tant qu'il n'y a pas d'interruption de chantier de plus d'un an, cela ne veut pas pour autant dire qu'il n'a pas pour obligation de se conformer à l'autre condition qu'implique cet octroi, et qui veut que " les travaux exécutés d'une année sur l'autre soient suffisamment importants pour ne pas être considérés par la juridiction administrative comme un simulacre destiné à éviter la péremption. Si effectivement les travaux sont interrompus pendant un délai supérieur à un an, le permis cesse d'avoir une existence légale et sa péremption est acquise automatiquement.", précise dans sa réponse la ministre de tutelle à une question posée par une députée de Moselle dans un cas similaire : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-62840QE.htm
On voit ainsi qu'il est désormais devenu indispensable de tenir compte des périodes d'inactivité clairement définies par le Code de l'urbanisme (2) et d'engager enfin une procédure de constatation des infractions prévue à l'article L-480-4 (3) de ce même code si l'on souhaite sincèrement parvenir à un aboutissement dans cette affaire.
La Rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT
(1) Voir sous notre rubrique "URBANISME" nos précédents articles sur le même sujet : http://hendaye.environnement.over-blog.fr/article-un-gigantesque-fiasco-39013526.html et http://hendaye.environnement.over-blog.fr/article-vers-une-affaire-dans-l-affaire-39010790.html
(2) http://www.extranet.nouveaupermisdeconstruire.gouv.fr/7-8-perempt