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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 16:02

 

Signé en accord avec l'autorité gouvernementale britannique le jeudi 29 septembre à Londres, le contrat de construction d'un premier EPR anglais à Hinkley Point n'est pas sans risques financiers pour EDF ainsi que son partenaire minoritaire chinois CGN, puisqu'il s'appuie sur les attentes d'une nouvelle technologie nucléaire n'ayant encore jamais fait ses preuves. Les EPR français de Flamanville (7 milliards de dépassement par rapport au coût initialement estimé) ou encore d'Olkiluto en Finlande (où AREVA a pour l'instant essuyé une perte chiffrée à 4,6 milliards d'euros), ont à ce jour accusé de tels retards de construction pour causes de déboires techniques que l'on se demande s'ils parviendront un jour à être mis en service.

 

Alors que ces contrats aux montants faramineux risquent de mener bien plus EDF à la faillite financière qu'à un profitable retour sur investissement qu'aurait apporté tout projet de développement dans les énergies renouvelables, le mois d'août 2016 aura par ailleurs enregistré un autre triste record avec la plus forte augmentation du nombre de chômeurs recensés dans le pays depuis 2013. Ils sont en un mois  50 200 de plus à pointer à Pôle emploi, et ce n'est pas en continuant à injecter des sommes démesurées  dans ces projets d'EPR que l'on trouvera par ailleurs suffisamment de moyens pour créer des emplois en des domaines porteurs d'avenir. Rien ne parvient à faire comprendre cela à nos élus qui sont trop souvent fort éloignés des soucis et souffrances endurés par les millions de familles frappées par le chômage endémique qui règne sur le pays.

 

Il est pourtant devenu urgent d'abandonner cette filière nucléaire aux coûts exorbitants et dont la création remonte au temps où, déconcerté d'avoir essuyé un refus des USA d'accorder à nos troupes un accès à l'arsenal atomique américain afin de leur permettre d'échapper à la mémorable défaite de Diên Biên Phù (bataille du 20 novembre 1953 au 7 mai 1954), notre pays avait alors jugé salutaire de développer ce type d'arme en partant de la maîtrise la filière de production d'uranium/plutonium.

 

L'entreprise publique EDF est déjà endettée de près de 40 milliards d'euros du fait des coûts de maintenance des vieilles centrales ainsi que des travaux préliminaires de démantèlement de celles qui ont été mises hors-service. Cet argent manque cruellement pour financer une indispensable reconversion du nucléaire en une industrie tournée vers la production d'énergies renouvelables, seules garantes d'avenir puisque que l'on sait que nous allons devoir rapidement et massivement investir dans ce type d'énergies capables d'assumer le remplacement des matières fossiles si nous voulons enfin tenter de contrôler notre réchauffement climatique.

 

Un énorme gâchis s'offre à nos yeux dans ce pays, alors que pendant ce temps les principaux fabricants d'éoliennes et de photovoltaïque en Europe sont surtout originaires d'Allemagne, du Danemark, d'Espagne ou encore d'Italie, pays qui ont investi d'une manière volontariste ces secteurs. Le retard accumulé par les groupes français ne leur laisse que le choix d'opérer par acquisitions ou prises de participations pour pénétrer sur ces marchés, ce qui porte à croire que si nous avions depuis longtemps déjà bouclé l'abandon du nucléaire, une société comme Alstom, qui connaît actuellement les difficultés que l'on sait, aurait probablement pu parvenir à sauver sa production de turbines et compenser les déboires enregistrés dans sa production ferroviaire par la construction d'aérogénérateurs industriels.

 

La Rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT

LES CRUELLES INCERTITUDES DE LA  FILIÈRE NUCLÉAIRE FRANÇAISE
LES CRUELLES INCERTITUDES DE LA  FILIÈRE NUCLÉAIRE FRANÇAISE
Infographie : Réseau Sortir du nucléaire

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