Épandage d'herbicides et pesticides dans l'agriculture productiviste. Photo : AFP
L'EFFONDREMENT D'UN MYTHE
L'Autriche est le premier pays de l'UE à avoir décidé il y a un an d'interdire le glyphosate. Cette interdiction devrait entrer en vigueur après quelques retards.
Néanmoins, ce pays a encore un obstacle à surmonter : la Commission européenne doit accepter l'interdiction. Bayer-Monsanto, producteur quasi-monopoliste de ce produit tant décrié, essaie naturellement d'empêcher cela avec ses lobbyistes omniprésents au sein des instances bruxelloises.
La multinationale veut à tout prix mettre un terme à cette tentative d'interdiction car elle sait que si l'Autriche parvient à être le premier pays de l'UE à obtenir gain de cause sur le glyphosate, d'autres suivront aussitôt. Les herbicides et pesticides synthétiques étant des vaches à lait pour l'industrie agrochimique, cette dernière défend donc par tous les moyens la prolongation de l'utilisation de ces produits qui font de nombreux ravages tant sur les plans de la biodiversité et de l'environnement que celui de notre santé.
[1] Avant que l'interdiction du glyphosate entre en vigueur en Autriche le 1er janvier 2020, la chancelière autrichienne de l'époque déclarait qu'elle ne pouvait transposer l'interdiction dans le droit national, le Parlement autrichien ayant soumis la demande à l'UE avec des erreurs procédurales. En conséquence, le Parlement autrichien a reformulé sa notification à l'UE en mai 2020 et la Commission européenne a jusqu'au 19 août 2020 pour exprimer son point de vue ou présenter des objections sur cette demande d'interdiction.