Le champignon nucléaire qui a suivi l’explosion de la première bombe atomique, lâchée par le bombardier américain Enola Gay, sur la ville japonaise de Hiroshima, le 6 août 1945. (Photo d’archives Hiroshima Peace Memorial Museum/AFP)
75 ANS APRÈS
" Pour les mouvements des hibakusha*, il n’est pas question d’oublier que c’est le Japon qui a déclenché la guerre et que les victimes des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki ne sont pas apparues « sans raison ». Pour ces organisations, les armes nucléaires sont le « mal absolu » et le seul moyen de s’assurer qu’elles ne seront jamais plus utilisées est de les abolir au niveau international."
Notre rédaction vous propose de lire à l'occasion de cette commémoration le lucide et percutant article de Kanazaki Yumi,directrice du comité de rédaction du bureau éditorial du Centre Média pour la Paix de Hiroshima et auteure de : « Ramper vers la lumière – À la poursuite d’un monde sans armes nucléaires » :
Vous n'avez jamais lu ou souhaitez relire des articles qui au fil des années ont permis au présent site de conforter le succès qu'il rencontre auprès de lectrices et lecteurs intéressés par des thématiques qui traitent de nos problèmes de société ou environnementaux ?
Cliquez donc sur le lien ci-après pour retrouver ces articles aux sujets très divers et qui sont classés selon l'ordre décroissant de leur popularité :
Capture d'écran extraite du rapport de l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture (ACAT) sur les violences policières paru en mars 2020, illustrant un plaquage ventral.
Les décès engendrés par suffocation qui font actuellement débat lorsqu'ils sont dus à la pression d'un genou appliqué avec force et insistance sur le cou d'un interpellé lors d'un plaquage ventral pratiqué par les forces de l'ordre, prennent un caractère particulier dès lors qu'ils font surtout des victimes parmi les "insurgés" dits "de couleur".
Les affaires Traoré et Floyd nous invitent à méditer le poème ci-après qui nous fait deviner que ces violences intolérables peuvent parfois avoir leur source dans une disposition d'esprit de leurs auteurs qui n'honore en rien ces corps de fonction publique, qu'ils soient d'outre-Atlantique, d'ici ou encore d'ailleurs.
La rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT
POÈME À MON FRÈRE BLANC
Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.
Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?
Ce poème, que certains attribuent à Léopold Sédar SENGHOR, serait en réalité le fruit des vues humanistes d'un tout autre auteur, puisque ces lignes n’apparaissent dans aucun des écrits de ce célèbre écrivain et ancien homme d’État sénégalais décédé en décembre 2001.
Bayonne : Les abords de la cathédrale lors du confinenement.
Photo : Thomas+Dutour-Shutterstock
En ces temps de pandémie virale deux concepts foncièrement antinomiques se dégagent des attitudes à tenir pour contenir la propagation exponentielle du Covid-19. L'un consiste à isoler les humains afin de préserver ceux-ci d'une propagation du virus et éviter ainsi une contamination de masse qui mènerait inexorablement à un rapide débordement des moyens hospitaliers, l'autre s'oriente vers une exposition sciemment consentie des individus au virus de façon à parvenir à une contamination rapide d'environ 60 à 70 % d'entre eux qui mène alors à un blocage de propagation de la contagion pour un moindre coût économique, mais à un bien plus grand nombre de décès auprès des populations les plus âgées en contrepartie.
La première de ces deux doctrines est celle qui a été conséquemment appliquée sous la désignation de "confinement" dans des pays comme l'Italie, l'Espagne ou encore la France et bien d'autres États de par le monde. La seconde, connue sous l'appellation de "d'atteinte du seuil d'immunité collective" a été la voie essentiellement choisie par des pays où règne l'idéologie d'inspiration ultra-libérale comme les USA ou encore le Royaume-Uni.
L'analyse ci-après qui nous vient d'un scientifique franco-canadien. Elle contient en filigrane la trame de la dissension philosophique qui oppose les deux façons de mener ce combat pour la préservation de chacune de nos vies.
La rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT
L'article est extrait du site Options politiques, publication en ligne de l'Institut de recherche en politiques publiques (IRPP / CANADA). Il est un des éléments du dossier "La pandémie de coronavirus : la réponse du Canada".
Infirmière au chevet d'un patient atteint du Covid-19. Photo : Le Télègramme
La radio de droit public Deutschlandradio,institution d’outre-Rhin comparable à Radio France, vient dernièrement de réaliser une émission dont le but était de tenter d’analyser les informations statistiques livrées à la population par les autorités allemandes en liaison avec l'évolution de l’actuelle pandémie de Covid-19.
Il ressort de cette intervention que, tant en Allemagne qu’en France, mais aussi probablement dans la plupart des pays impactés par cette pandémie qui ont également tendance à n'évoquer que les victimes des autres pays, les chiffres quotidiennement communiqués au public ne parviennent pas résister à l’analyse critique du monde scientifique Na de bonnes raisons d'estimer que ces données officielles sont largement sous-évaluées.
Nous reprenons ci-après l'essentiel de l'argumentaire évoqué par cette radio.
La rédaction d’HENDAYENVIRONNEMENT
Covid-19 : Quel est le nombre de cas non déclarés d’infections dues au coronavirus en Allemagne ?
Selon l’université américaine Johns Hopkins, plus de trois millions de personnes dans le monde ont reçu un diagnostic de coronavirus, l'Allemagne étant l’un es pays les plus touchés en terme de nombre. Il est clair que les chiffres officiels ne reflètent pas pleinement la réalité et qu’il existe un chiffre non divulgué. Il existe diverses conjectures et calculs concernant leur nombre.
Il est difficile de déterminer le chiffre non divulgué. Cela est dû en partie au fait que de nombreux cas sont bénins. Ceux qui ne remarquent même pas qu’ils sont infectés ne peuvent généralement pas être testés et ne s’isolent pas. De plus, la connaissance plus approfondie du virus devrait d’abord parvenir à se diffuser.
L’Institut Robert Koch entame de nouvelles études
Le président de l’Institut Robert Koch (RKI), Prof. Dr. Lothar H. Wieler, a d’abord déclaré qu’il n’y avait aucune raison de supposer que le nombre de cas non signalés en Allemagne était particulièrement élevé, car les tests avaient commencé très tôt en Allemagne et qu’il y avait généralement été fait beaucoup de tests. Comme pour les autres pays, les experts s’attendent désormais à un nombre élevé de cas non signalés en Allemagne.
Le RKI a également annoncé plusieurs études sur la propagation du coronavirus en Allemagne. Il est examiné si des anticorps contre le SRAS-CoV-2 peuvent être détectés dans le sang des participants à l’étude. Cela devrait déterminer combien de personnes ont subi une infection et ont été immunisées au moins pendant un certain temps. Les résultats des études sur les anticorps sont " d’une grande importance pour parvenir à plus précisément évaluer l’évolution et la gravité de la pandémie et mieux appréhender l’efficacité des mesures prises ", estime cette institution.
" L'étude Heinsberg " suppose dix fois plus d'infections
En effet, jusqu’à présent, la plupart des tests d’anticorps ont été considérés conne inexacts, car certains d’entre eux fonctionnent également avec des anticorps dirigés contre d’autres coronavirus. Ce n’est que lundi que la société pharmaceutique Roche a déclaré qu’elle avait développé pour la première fois un test d’anticorps avec une fiabilité proche de 100 %.
La critique vient également du Prf. Dr. Gérard Krause, épidémiologiste en chef du Helmholtz-Zentrum für Infestkionsforschung. Ce dernier a déclaré à l’hebdomadaire Der Spiegel que la projection chiffrée de "l’étude Heinsberg " (https://www.uni-bonn.de/neues/111-2020) n’était basée que sur sept décès liés à une infection au coronavirus. " Une mort plus ou moins enregistrée est vraiment importante ", a-t-il déclaré. De plus, les résultats ont été difficiles à transférer en Allemagne. Par exemple, le taux de mortalité pourrait être sous-estimé car pratiquement aucune maison de retraite n’a été déclarée affectée.
Source :Deutschlandradio, 8 mai 2020
Traduction :Google (améliorée par Sirius, notre germanophile maison)
Alors que le réchauffement climatique engendré par l'activité humaine va dans les décennies à venir fortement impacter notre environnement ainsi que notre mode de vie, notre jeunesse tente de se préparer au mieux à ces changements, et ce afin de ne pas se trouver brutalement confrontée à ce crucial problème, de la même façon que nous nous sommes dépourvus de moyens efficaces pour lutter contrer l'actuelle pandémie de COVID-19.
HENDAYENVIRONNEMENT partage les appréhensions de nos générations montantes qui seront bien plus confrontées que nous l'avons été à ces nouvelles données, et prie donc ses lectrices et lecteurs de bien vouloir trouver le temps de répondre au petit questionnaire contenu dans le lien ci-dessous. Ceci aidera grandement une jeune et engagée étudiante à rédiger son mémoire dans des conditions appréciables en ces temps de confinement.
Voici le libellé de sa demande d'aide :
" Étudiante en géographie, mon mémoire de recherche porte sur la gestion du risque inondation sur la commune d'Hendaye. Dans ce cadre, je mène un questionnaire sur la perception du risque par les Hendayais et les Hendayaises. Le questionnaire est anonyme, il n'y a pas de "bonne réponse" et il ne faut pas avoir de connaissances particulières sur le sujet pour y répondre. De plus, il ne prend pas plus d’une dizaine de minutes à remplir :
Que faire contre la crise ? De nombreux jeunes sont devenus bénévoles depuis le début du confinement pour soutenir les plus fragiles et précaires. Photo : SPF 49
En ces temps où la crise sanitaire provoquée par le COVID-19 se dédouble (surtout pour les plus fragiles et/ou démunis de nos concitoyens) de difficultés grandissantes à se nourrir, notre rédaction relaye volontiers l'appel lancé aux jeunes par le Secours populaire français (SPF) pour venir en aide à ceux des volontaires habituels qui mènent avec dévouement la distribution de denrées alimentaires destinées à subvenir aux besoins essentiels de notre population qui vit dans l'abandon et la précarité.
« Occuper le tempslibéré par le confinement tout en sesentant utile », tel est le leitmotiv de la campagne de recrutement de jeunes bénévoles que poursuit en ces circonstances si particulières le SPF.
C’est grâce à la mobilisation de dizaines de milliers de bénévoles que le Secours populaire peut mener ses actions. Vous pouvez les rejoindre : En remplissant le formulaire bénévole
Le président Macron évoque dans son allocution du 13 mars 2020 qu'« Il faut limiter les déplacements au strict nécessaire », mais dit l’instant d’après que « Rien ne peut empêcher les Français, même les plus vulnérables, de se rendre aux urnes ».
La politique est-elle vraiment une priorité lorsqu'elle fait ainsi courir le risque d'aggraver la propagation du virus, et donc se montrer irrespectueuse de nos soignants ainsi qu'insouciante envers la population ? Permettre à nos concitoyens de se doter de gel hydroalcoolique ainsi que de masques respiratoires aujourd'hui introuvables, n'était-ce pas la première des urgences ? Ces questions essentielles dénotent à quel point nous avons affaire à une tragique impéritie (1) de nos dirigeants.
ALERTE AU CORONAVIRUS (COVID-19)
L'HEURE ESTÀ L'EXTRÊMEVIGILANCE
Estimée lectrice, Estimé lecteur,
Les conséquences du coronavirus se manifestent actuellement dans les hôpitaux italiens et espagnols d'une façon cruelle. Les médecins et les infirmières ne peuvent plus aider tous les malades et doivent donc soupeser quels sont ceux qui doivent être traités en priorité. Les capacités ne sont pas suffisantes pour s'occuper des personnes âgées ou gravement malades. Les ventilateurs respiratoires en particulier manquent*.«Statistiquement, ces personnes n'ont aucune chance de survivre au stade critique de l'infection. Ces personnes sont déjà considérées comme mortes », décrit ainsi de façon drastique un médecin italien des soins intensifs.(2)
De telles situations menacent également en France si nous n'agissons pas rapidement. Les derniers jours et heures montrent que le virus se propage aussi ici d'une façon exponentielle. Mais nous avons encore une chance de le ralentir. Comparé à l'Italie, nous avons un avantage de quelques jours ou semaines. Nous devons l'utiliser dès à présent en ralentissant sa propagation afin que notre système de santé ne s'effondre à son tour. De cette façon, tous les faibles de notre société, les personnes âgées, les solitaires ou encore les pauvres auront une chance de traitement qui sauve des vies.
Pour que cela fonctionne, nos gouvernants ainsi que les autorités sanitaires doivent encore plus agir. Mais tout le monde est également concerné, parce que nous pouvons tous propager le virus, même si nous ne présentons aucun symptôme. D'où ce appel urgent que nous relayons:
- Veillez à rester à la maison chaque fois que vous le pouvez. Évitez les voyages, les rendez- vous et les réunions. N'allez pas au pub, café, restaurant ou sur le lieu votre sport favori et essayez si possible de vous pratiquer du télétravail. C'est ainsi que vous vous protégerez, mais surtout contribuerez à ralentir la propagation du virus. Ces mesures se sont montrées particulièrement efficaces en Chine. Cette «distanciation sociale» provisoire n'est ni un signe de panique ni d'égoïsme, c'est avant tout un acte de solidarité envers ceux qui risquent de mourir du virus.
- Veillez à soutenir les personnes particulièrement menacées par le virus. Les personnes âgées ou déjà affaiblies par la maladie doivent se protéger de l'infection. Elles ont besoin de notre aide. Demandez à vos connaissances, amis et proches voisins qui appartiennent à ce groupe, s'ils ont besoin d'être aidés dans leurs courses alimentaires ou achats en pharmacie.
- Partagez ces informations. Plus elles atteindront de personnes, plus grandes seront les chances que notre système échappe à l'effondrement. Les prochains jours décideront si le taux d'infection augmentera fortement ou la courbe parviendra à s'atténuer.
Prenez bien soin de vous !
La rédaction d'HENDAYENVIRONNEMENT
* Nota : Voici, à titre comparatif, ce qu'exprime un duo d'auteursconsidérant la situation française : " L'Allemagne, elle, dispose de 50% de lits en plus (que la France n.d.l.r.) et du double de lits de réanimation par habitant." (André Grimaldi et Frédèric Pierru, respectivement professeur émérite au centre hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière (Paris) et sociologue-chercheur au CNRS/Ceraps, université Lille II, dans l'ouvrage " Santé urgence " qui vient de paraître chez Odile Jacob, Paris.!
Face à ce naufrage sanitaire, une résolution demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire déposée le 4 mars par des députés LR va être incessamment engagée par l’Assemblée nationale. « Bien conscients des risques, aucune consigne n’aurait pourtant été donnée en amont aux professionnels de santé, aucune réunion d’information sur la logistique et prise en charge des cas index et sujet contacts n’aurait été organisée, aucune mise à disposition de matériel de protection lors de l’examen des patients (masques adaptés, tuniques de protection) n’aurait été faite : le manque de prévention et de protection élémentaire des soignants est dénoncé dès le mois de février par les associations de médecins », affirme le texte de cette résolution qui se base également sur les déclarations de l’ancienne ministre de la santé mettant en cause l‘inaction du gouvernement pour rechercher les responsabilités politiques qui menèrent à l’impréparation du pays face à ce qui est devenu une crise sanitaire majeure.
(1) Lire à ce sujet le cri de colère d'un scientifique du CNRS Aix-Marseille concernant par ailleurs l'insuffisance de moyens consacrés à la recherche axée sur l'Acide Ribonucléique messager (ARNm), dont une meilleure compréhension aurait pu permettre la mise au point d'un vaccin contre le coronavirus, puisque cet ARNm est présent dans les virus de types coronariens : https://mrmondialisation.org/coronavirus-le-cri-de-colere-dun-chercheur-du-cnrs/
Vous découvrirez sous le lien ci-après une chronologie historique de la propagation du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)qui, en 2003, fut le précurseur de ces maladies virales émergentes qui ne manqueront probablement pas à l'avenir de revenir régulièrement occuper notre quotidien et nos esprits tant qu'un vaccin n'aura pu être mis au point : https://www.em-consulte.com/rmr/article/143662
ÉVOLUTION MONDIALE DE LA CRISE SANITAIRE
Des infirmières britanniques effarées par l'ampleur de la progression que prend la pandémie au Royaume-Uni. Photo AP
Prévision d'évolution faite par un des épidémiologiste et ses observations concernant les taux de mortalité dans les pays aux systèmes de santé dits "performants" : https://www.youtube.com/watch?v=FGg4cAovSlg
Nos commentaires des trois derniers jours :
20/04 La situation sanitaire s'aggrave notablement au Royaume-Uni et le nombre de décès relevés en France est sur le point de dépasser pour la première fois depuis le début de la pandémie celui de l'Espagne.
30/03 Le site ministériel Santé France fr recense 207 nouveaux décès dans nos hôpitaux, alors que l'OMS (https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situation-reports ) en compte 427 en tenant compte de ceux survenus dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Le Royaume-Uni, pays où la pandémie semble devenir incontrôlable, on dénombre en une seule journée 4 419 décès de plus.
01/05/20 Pour la première fois depuis le début de la pandémie la France enregistre un nombre cumulé de décès qui rejoint celui de l'Espagne, alors que ce pays compte à ce jour 46 000 cas avérés de COVID-19 de plus.
Rostock (Land de Mecklenburg-Vorpommern) lors des émeutes du 22 au 26 août 1992 menées par l'extrême-droite allemande contre des habitats où logeaient des réfugies. Commentaire d'alors de l'hebdomadaire DER SPIEGEL :
" Comme à Hoyerswerda ou Solingen, Rostock est devenue synonyme d'une Allemagne dans laquelle les étrangers doivent craindre pour leur vie." Photo : AP
ALLEMAGNE
INQUIÉTANTE SPIRALE DE LA HAINE
" Nous ne pouvons en appeler à la conscience du monde quand notre propre conscience est endormie "Carl von Ossietzky *
* Carl von Ossietzky (1889 -1938), écrivain et journaliste pacifiste allemand, arrêté dès l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933, fut déporté au camp de concentration de Sonnenburg, puis d' Esterwegen,, lieu à partir duquel il apprit sa nomination au Prix Nobel de la paix de 1935.
De plus en plus d'Allemands se radicalisent sur les forums Internet et les réseaux sociaux, ce qui a mené à l'embrasement de nombreux lieux d'hébergement pour réfugiés ces dernières années. Ces actes horribles ont déjà fait des dizaines de victimes innocentes, dont nombre d'enfants en bas âge. Aujourd'hui, avec la tuerie de Hanau, survenue le 19 février 2020, des gens sont abattus en des lieux publics sans que les autorités, coupables d'avoir trop longtemps manifesté une évidente cécité en regard des mouvements d'extrême droite, parviennent à empêcher ces derniers à mentir et agir.
Ces transgresseurs de l'interdit, qu'ils se dénomment NPD, PEGIDA, AfD ou autres, démontrent qu'ils ne reculent désormais devant rien pour semer une terreur aux relents de « peste brune ». Que ce soit à Rostock, Halle, Hanau ou encore ailleurs(1), ces attentats rappellent à s'y méprendre les méthodes qui menèrent à la prise du pouvoir par les nazis dans l'Allemagne de 1933.
Ces actes ignobles ne doivent toutefois pas faire oublier que nous sommes souvent coresponsables de la propagation de cette dérive sociétale mortifère qu'est la radicalité xénophobe et raciste. La haine sur Internet est d'autant plus répandue que, par indignation naïve, en France aussi nombre de nos semblables diffusent ou ont diffusé, parfois sans réfléchir, des textes imprégnés du poison qu'est la haine de " l'étranger ". Ainsi, le « bouton de partage », utilisé d'une façon irréfléchie, aide les pyromanes spirituels à la propagation de leur idéologie sanglante qui incite au passage à l'acte.
Qui d'entre nous n'a pas déjà reçu des messages haineux de parents ou de connaissances et ne les a pas contredits ? Combien ont déjà partagé sur le Net des textes aux titres souvent accrocheurs sans s'être donné la peine de les lire jusqu'au bout, puis ont ensuite eu honte d'avoir contribué à leur propagation ?
Prenons conscience de la fragilité de nos institutions démocratiques et osons contrer cette infernale spirale de haine qui pourrait, si nous nous contentons de demeurer passifs, nous conduire à une confrontation d'envergure avec l’innommable horreur qu'est l'idéologie nazie.
L’avenir de nos retraites se jouera-t-il bientôt sur les marchés boursiers ? Photo : Bastamag
Quelle vie après le travail : les enjeux de la réforme des retraites
Basta !décrypte pour vous ce qui se joue autour des retraites et du débat de société qu’elle provoque. Avec cette réforme, telle que la conçoit le gouvernement, « les pensions retraites existeront toujours mais ces retraites ne seront pas suffisantes pour maintenir son niveau de vie », nous prévient l’un des meilleurs spécialistes de l’État social, l’économiste Michaël Zemmour. « Celles et ceux qui n’auront que cela seront vraiment appauvris. D’autres, qui seront plus aisés, iront compléter par de la capitalisation. »
➡️ « Avec la réforme, les retraites de demain ne seront pas suffisantes pour maintenir son niveau de vie »
Qui sera « vraiment appauvri » ? Ce seront notamment les femmes. Les quelques aménagement proposés par la réforme Delevoye, tel le bonus de points dès le premier enfant, sont insuffisants pour corriger les inégalités que subissent déjà la moitié de la population. Les femmes sont plus précaires et moins payées que les hommes. Elles en paient les conséquences à la retraite. Le système à points n’y changera pas grand chose : « La somme des salaires perçus par une femme née entre 1950 et 1960 ne représente que 58 % de celle d’un homme. Sa pension, avec un régime à points prenant en compte l’intégralité de sa carrière, égalerait donc 58 % de celles des hommes. Pour l’équité promise, il faudra repasser », écrivait notre journaliste Nolwenn Weiler.
➡️ Pourquoi la nouvelle réforme des retraites pourrait encore aggraver les inégalités femmes-hommes
➡️Les femmes seront encore les grandes perdantes de la réforme des retraites
Le gouvernement nous l’assure : les retraités pauvres bénéficieront d’une retraite moins indigne (1000 euros minimum garantis). C’est ce qui est ainsi promis aux agriculteurs, dont la majorité vit sous le seuil de pauvreté une fois à la retraite, depuis déjà… quinze ans, par le même Jean-Paul Delevoye ! Nul besoin d'un système de retraite à points pour garantir une retraite minimum à chacun et chacune.
➡️ Les promesses jamais tenues de Delevoye et du gouvernement en faveur de la retraite des agriculteurs
Face au risque d’appauvrissement, ceux qui en auront les moyens, en particulier les très gros salaires, se tourneront vers la retraite par capitalisation, et enrichiront les fonds de pension et les gros acteurs des marchés financiers, tels le plus gros fonds d’investissement au monde, BlackRock. Ces fonds de pension ont une belle marge de progression en France : ils n’y pèsent qu’un petit 0,7% du PIB, contre 76 % aux Etats-Unis ou 104 % au Royaume-Uni, comme nous le rappelle Rachel Knaebel.
Quant à fixer de fait l’âge de départ sans perte de pension à 64 ans (« âge pivot »), c’est oublier qu’espérance de vie et espérance de vie en bonne santé sont deux choses bien différentes. En France, en 2017, cette espérance de vie en bonne santé est, en moyenne, de 62 ans pour les hommes, 64 ans pour les femmes. Sans oublier les conséquences des conditions de travail sur l’espérance de vie : un cadre pourra espérer profiter de sa retraite six ans de plus qu’un ouvrier.
➡️Baisse des pensions, creusement des inégalités : ce qu’annonce le projet de réforme des retraites
Enfin, le futur déficit des caisses de retraites serait alarmant, répète le gouvernement. C’est faux, il restera provisoire et, surtout, peut être facilement comblé par les réserves financières accumulées dans un fond de réserve créé pour cela il y a vingt ans ! Ce déficit est surtout dû à la réduction de la masse salariale dans les services publics alors que le secteur privé recourt de plus en plus aux intérimaires, précaires et souvent mal payés. Ce sont autant de cotisations retraite en moins.
➡️Non, le déficit du régime des retraites par répartition n’est pas alarmant
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